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6 juin 2011 1 06 /06 /juin /2011 17:14

 

Nouvelle exposition Agadir - Copie

 

 

 

Ceux qui me connaissent savent que j'ai vécu à Agadir où je suis allé m'installer par passion pour cette région, que j'y ai travaillé, que j'y ai rencontré mon épouse, que je m'y suis marié.

J'y ai aussi vécu une expérience tragique puisque j'appartiens aux favorisés du sort qui ont survécu au séisme qui dans la nuit du 29 février au 1er mars 1960 a tué en 20 secondes la moitié de la population, soit 22.000 personnes.

De ces survivants un groupe important a fondé une association portant le nom de "Le Lien des anciens d'Agadir et du Souss". Périodiquement nous nous réunissons et nous retrouvons ceux et celles que nous avons connus ou simplement cotoyés. Nous nous  retrouvons avec joie, nous échangeons des souvenirs, nous exhumons des photographies qui souvent représentent des êtres qui ne sont plus.

Cependant, je tiens à le souligner, ces rencontres n'ont rien de la réunion d'anciens combattants qui ne font que remâcher les mêmes choses. Depuis le désastre qui nous a frappé, la vie a continué. Nous avons travaillé, nous avons aimé, nous avons fait des voyages, nous avons eu des enfants.

Nos réunions ne sont pas passéistes mais ouvertes sur l'avenir. Les participants viennent souvent de loin. De toutes les parties de la France, du Canada même et d'Israël. Pourtant, le jeune homme que j'étais a à présent 77 ans. Nos amis et nos amies, pour la plupart, comme le dit plaisamment l'un de nous "boxent pratiquement tous dans cette catégorie".

 

Des ouvrages ont été consacrés à cette ville et son séisme. Des documents scientifiques sur le séisme ou tehcniques sur la reconstruction. Des ouvrages sérieux sur l'histoire de la région. Des récits du séisme tels celui de Willy Cappe, le chroniqueur du séisme, aujourd'hui décédé ou de la fillette devenue l'écrivain Orna Baziz en Israël.

 

D'autres ont choisi de suivre l'appel de l'imaginaire comme Gisèle Prigent qui a suivi la voie de la poésie pour chanter ce passé, ou de moi-même, qui ai préféré le roman (j'ai cité Agadir dans "Les Fleurs de l'automne" et "Les Herbes folles de l'été".

 

Notre dernière réunion a eu lieu à Agdele 29 mai dernier. Mon épouse et moi sommes revenus le lendemain pleins des heureux souvenirs de la rencontre. Or, il y a deux jours, en faisant une recherche sur Internet j'ai découvert par hasard qu'en même temps (exactement du 27 au 30 mai) avait lieu à Agadir une  "Rencontre du Roman" réunissant des écrivains marocains dont un certain nombre de langue française, et qu'à ma honte je ne connaissais pas.

 

Il m'est alors venu à la pensée une idée saugrenue : y a-t-il des romans consacrés à Agadir ?

Il devrait y en avoir des masses : la splendeur du Sud, le départ de la Piste Impériale numéro 1 allant jusqu'à Dakar, les escales de l'aéropostale, Guillaumet, Mermoz, le coup d'Agadir avec le torpilleur allemant "Panter", le vent du désert qui envahissait la plaine du Souss, les nuées de sauterelles, les crues du fleuve Souss, et bien sûr, le séisme, la mort, la désolation, le courage.

 

Je me suis mis en quête prêt à engranger une liste conséquente et j'ai trouvé... 2 livres !

L'un intitulé simplement "Agadir" est un roman de l'écrivain marocain de langue française Mohammed Khair-Eddine, sur Agadir à l'époque du séisme, publié en 1967 (deux ans après la mort de l'auteur).

L'autre intitulé "Agadir, my love" de l'écrivain suédois Pamela Jaskowiak en 1999 est épuisé. Je n'ai même pas pu savoir quel en était le thème et il paraît introuvable, même d'occasion.

 

Je me suis demandé comment il n'avait pu se faire que ce lieu magique, d'une beauté irréelle, qui faisait rêver des personnes venues de loin pour le voir, qui a inspiré tant de joie à ceux qui y ont vécu, n'ait pas plus mettre en oeuvre notre imaginaire.

 

Il faudra que je m'y attache un jour. Malheureusement, je ne sais écrire que des romans d'aventure, même si cette aventure est souvent celle des sentiments humains.

 

Il y a pourtant le souffle de la légende qui a soufflé en ce lieu. Savez-vous que l'on a situé l'Atlantide un peu au nord d'Agadir. L'Atlantide ? Oui, oui ! Je vous le raconterai une autre fois.

 

L'illustration est une aquarelle sur papier 36 x 51 cm

 

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commentaires

G
<br /> Je ne connais pas Agadir, mais voilà une belle et touchante évocation, un peu nostalgique. Heureusement, il reste la mémoire, imperceptible filigrane même de nos romans et puisque j'ai lu - et aimé<br /> - "Les fleurs de l'automne" et "Les herbes folles de l'été", je l'ai un peu partagée.<br /> <br /> <br />
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D
<br /> Excusez-moi, mais je m'aperçois d'une ambiguïté : 22.000 est le nombre des morts et non celui de la population qui était de l'ordre de 45.000 habitants.<br /> Ce chiffre différent des estimations publiées plus tard est celui qui était donné par le Gouverneur d'Agadir, M. Benhima, à ceux qui étaient amenés à le rencontrer officiellement dont le Président<br /> du Tribunal M. Peyric et moi-même.<br /> <br /> D. M. Benoliel<br /> <br /> <br />
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