Eliza

 

Mes chers Amies et Amis,

Je participe aux activités d’un club littéraire qui anime un sympathique atelier d’écriture. J’ai proposé de faire part à ses participants de ma petite expérience qui pourrait donner un certain éclairage non sur l’art d’écrire, mais sur la démarche qui peut nous mettre sur la voie de devenir un écrivain.

J’ai voulu donner en exemple ma dernière aventure qui a été, sur la suggestion de Mme Schwalm, mon éditeur, d’écrire un roman policier de vingt pages et d’y intégrer un de mes personnages, le commissaire Eliza Sonnelier.

Une dame, pourtant sympathique, a laissé tomber du bout des lèvres avec une petite moue méprisante : « Encore une femme commissaire. On ne voit que ça à la télévision. C’est à la mode. » J’ai gardé mon calme, mais j’ai répondu que d’après ce qu’il m’était arrivé (rarement) de voir à la télévision, les feuilletons ne brillaient pas par le niveau de leur psychologie, que de toute façon, nul n’était obligé d’aimer mes livres (sous entendu : surtout si on ne les a pas lus) et que j’étais là pour faire part d’une expérience et non pour vendre des bouquins.

Il est vrai surtout, que j’étais agressé par le fait que l’on puisse s’en prendre à Eliza qui, parmi mes personnages, est mon enfant chérie. Contrairement à ces dames policières dont on abreuve les téléspectateurs, Eliza n’est pas une assistante sociale spécialisée, c’est un flic, au bon sens du terme. Un être de courage et d’intelligence qui lutte contre le crime.

Dans cette miniature de roman j’ai voulu raconter en vingt pages ce qui a fait d’elle ce qu’elle est devenue. Dans cette courte histoire, elle n’a pas vingt    ans, elle mène une vie calme, protégée et studieuse. Monitrice dans une colonie de vacances, son préféré, un petit garçon de huit ans est assassiné. Cela va révéler des qualités de logique, de déduction et de courage. La tranquille jeune fille va devenir une chasseresse.

Vous l’avez rencontrée dans « Le jeu des assassins », croisée dans « La mort en héritage », après « Eliza », elle reviendra dans « Une fleur sous la mer » et dans un autre encore qui n’a pas de titre.

Dites-moi que vous aimez ma fille préférée.

Amicalement à tous,

                                                           DMB