Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
28 juin 2011 2 28 /06 /juin /2011 15:03

 

L'art de la nouvelle ne meurt pas, mais il se perd.
J'aime beaucoup lire des nouvelles, et en écrire naturellement.

J'aime les observations d'enthomologiste de Maupassant qui cachent parfois à peine l'affection qu'il ressent pour les personnages dont il décrit un moment crucial de leur leur vie.

J'aime le détachement élégant et discret de Somerset Maugham où l'on a parfois peine à distinguer la cruauté de la pitié.
Ce que j'ai écrit comprend deux recueils de nouvelles publiés en 2009, "Couples" et "Au secours".Deux autres sommeillent dans mes cartons : "Pères" et "Routiers et Capitaines". Un cinquième est depuis deux ans en cours d'écriture sous le titre prometteur de "Belles".
Malheureusement, le public des lecteurs n'aime plus les nouvelles. Les jeunes qui m'entourent (ils ont quarante ans) trouvent qu'un roman qui ne fait pas 600 pages n'est pas digne d'intérêt. 800 est la bonne dose.
Les éditeurs l'ont bien compris. Le mien m'a dit avec une désolation a peine masquée : "Les nouvelles se vendent à peine moins mal que la poésie". Sentence de mort.
Pour ce que j'ai commis en la matière ne soit pas totalement perdu, j'aimerais dans ces lignes vous proposer de lire certaines de mes nouvelles, et vous me direz si vous souhaitez que je le fasse régulièrement.
Je commencerai aujourd'hui par un court texte emprunté à "Au secours" sous titré "Comptes rendus de la catastrophe ordinaire" et intitulé "Les Dettes".

Qui paie ses dettes s'enrichit.
Un ami comptable m'en a fait une démonstration éblouissante. L'éblouissement a été tel que je n'ai rien compris. Au contraire, j'ai constaté que lorsque je payais mes dettes, mon compte en banque baissait, donc que je m'appauvrissais.
Hélas, ne pas payer ses dettes entraîne mise en demeure, intérêts de retard, sans parler de la pénalité de l'article 24 bis et je m'appauvris encore plus.
Or, à la réflexion, il se révèle que c'est seulement parce que je gagne de l'argent que j'ai des dettes. C'est parce que j'ai des revenus que le banquier me fait un prêt pour acheter une voiture, donc que je paie des intérêts, que je souscris une assurance, que j'achète du carburant, etc., donc que j'ai des dettes.
Ergo, pour ne pas avoir de dette, il ne faut pas gagner d'argent.
Je m'y serais résolu, mais la perspective de laisser les miens, épouse tendrement aimée, fils chéri, mourir de faim m'est insupportable. La solution, bien sûr, serait de se retirer en quelque île déserte, ou sur quelque montagne isolée, pour y vivre en ermite ou anachorète, subsistant de peu et travaillant moins encore. Dès lors, plus de gain, plus de dettes. Travaux simples et nourriture frugale. Le rêve.
Hélas, aux dernières nouvelles, il est question de mettre en carte ermites et anachorètes pour leur faire payer une taxe afin, paraît-il, de venir en aide à ceux d'entre eux qui, malgré tout meurent de faim. Il en découlera naturellement que ceux qui ne pourront acquitter cette taxe se verront priver du droit d'être ermite ou anachorète et seront contraints, sous amende et astreinte, de mettre un terme à leur activité.
Décidément, la pauvreté même n'est plus ce qu'elle était et il apparaît, hélas, que de nos jours il faut être suffisamment riche pour avoir le droit d'être pauvre sans encourir les foudres de la loi.

Amicalement à tous,

 

D. M. Benoliel

Partager cet article
Repost0
28 mars 2010 7 28 /03 /mars /2010 18:34

Couverture Couples 20091125

 


Couples est un recueil de six nouvelles : Le cabriolet Cadillac, Duo infernal, Mulier tacit, Le Psychopompe, Dunyazade ou la véritable histoire de Shéhérazade et Ménage à trois.
Ces récits  ont tous un caractère différent, ce qui pour certains lecteurs est dérangeant car ils préfèreraient que tous les récits aient la même tonalité.
Le Cabriolet Cadillac est une brève histoire sur les rapports entre l'amour et l'argent.

 Duo infernal, une interprêtation décalée du mythe de Faust, avec un Méphisto féminin très séduisant et un jeune Faust sans ambition qui vont finir par s'attacher l'un à l'autre.
Mulier tacit est un mini roman policier où le moteur est le mépris de la femme.
Le Psychopompe est le récit fantastique très triste d'un homme qui sacrifie sa vie future pour la toute jeune fille qu'il aime depuis toujours.
Dunyazade est une fantaisie inspirée des Mille et Une Nuits, mais avec des éléments d'analyse linguistique plus ou moins vrais.
Enfin ménage à trois confronte les sentiments d'amour, de frustration, de vérité et de mensonge.

 Chaque nouvelle met en scène plus d'un couple.Le personnage central , qui dans quatre des nouvelles est le narrateur, en intervenant dans l'existence d'autres personnes, met de l'ordre dans la sienne en prenant consciencede la profondeur du lien qui l'unit à la femme de sa vie.

Même la nouvelle la plus tragique, Le Psychopompe, se veut positive : le narrateur va s'accomplir finalement en devenant le guide de l'esprit de sa bien aimée morte.

La couvertureest une image retravaillée d'un tableau de John Singer Sargent peint vers 1890, représentant Monsieur et Madame Newton Phelps, un jeune couple américain dont nous pouvons admirer l'élégance naturelle et qui m'a paru illustrer ce que pouvait être l'harmonie entre un homme et une femme.

 

Amicalement à tous,

                                            David Max Benoliel

 

 

Ce livre est temporairement indisponible en raison de la dissolution des "Editions Keraban", l'association éditrice.

Je suis actuellement en rapport avec l'imprimeur, TheBookEdition, afin qu'il puisse être distribué de nouveau dans le courant de cette année 2011.

Partager cet article
Repost0