Mon amie Liliane Favresse-Cohen expose ses tableaux du 25 Juin au 4 Juillet prochains, à L'Opéra Plage, quai des
Etats Unis à Nice. Ci-dessous, vous trouverez l'affiche de cette exposition à laquelle, par amitié, mais surtout par amour de la peinture je vous incite vivement à assiter.Une fois encore, l'image qu'elle montre est pour moi énigmatique comme vous le verrez
sur l'agrandissement que j'insère. Je ne suis pas allé à Nice depuis de nombreuses années, aussi je ne peux que supposer que le paysage soit celui que l'on peut avoir de la terrasse de l'Opéra
Plage.
Cependant, les estivants et les promeneurs aiment généralement des lieux qui se ressemblent et cette vue est aussi celle que l'on a lorsque l'on s'appuie à la balustrade de la promenade, à
Cabourg, devant le Grand Hôtel où descendait Proust lorsqu'il venait se reposer sur la côte de Normandie. Il n'y manque même pas un parasol.
L'artiste, qu'il peigne, sculpte, compose, interprète, écrit (même des thrillers !) exprime-t-il une réalité ? Tchaïkovsky
estimait que la vérité esthétique était ailleurs que dans une prétendue représentation de la réalité. "Rien de plus antipathique et faux, disait-il, que d'essayer d'être vrai dans le
domaine de l'art."
Au delà de la recherche de perfection technique dans la représentation ou l'exécution, l'artiste atteint son but en révélant dans ce qui est représenté une dimension autre. Je ne
vous dirai pas quelle est l'explication rationnelle de cette plage déserte, car pour moi elle n'est pas importante. Ce qui m'émeut dans ce tableau, c'est qu'il est pour moi une interrogation sur
ce que le miroir brillant de la réalité peut cacher. Quelque catastrophe a peut-être fait disparaître de la surface de la terre tous les êtres vivants ; cet homme et cette femme
sont peut-être les seuls survivants et leur tranquillité apparente est peut-être la certitude de ce que avenir est un mot qui n'a plus de sens.
Dans ce tableau, comme dans un rêve nous avons une représentation et une signification.Freud écrivait en 1925 : "La plus grande partie du travail du rêve consiste à créer des transitions qui sont parfois très ingénieuses, mais nous paraissent souvent forcées. Elles servent à établir l'association entre le contenu du rêve et l'idée latente elle-même, différente dans sa forme et dans sa matière, élaborée par les circonstances qui ont amené le rêve".
Toute interrogation donc, même dans un roman policier, nous conduit à interprêter le contenu manifeste, la scène peinte ou le crime à résoudre, pour comprendre le contenu latent qu'il soit le rêve intérieur du peintre ou la solution de l'énigme.
Quand vous aurez en main mon prochain livre, il vous faudra entrer dans un univers apparemment familier mais où les faux semblants cachent une vérité seconde.
Pour le moment, regardez les tableaux de mon amie Liliane et laissez votre imagination partir en chasse.
Amicalement à tous,
D. M. Benoliel