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18 janvier 2013 5 18 /01 /janvier /2013 12:50

2011.09.23.3 Grant Munroë

 

 Ceux d'entre vous qui ont eu la curiosité de lire les différents romans que j'ai écrits ont certainement remarqué que mes personnages passent souvent de l'un à l'autre. Cela est le cas de Grant Munroë, un Ecossais, ancien sergent-chef du Special Air Service, joueur de rugby et patron du pub "The Black Watch".
J'adore les pubs. Je les fréquente assidument chaque fois qu'il m'arrive de me retrouver sur un territoire où existe cette sympathique institution. Je l'ai fait à Londres bien sûr, avec mentions spéciales pour "The Prince of Wales" dans Drury Lane, et pour The Anchor dont certains soutiennent que Shakespeare y serait allé. Je l'ai fait aussi dans le Devon, en Cornouailles, en Ecosse à Perth et Aberdeen, dans les Iles Shetland, dans les Sorlingues et les Iles Anglo-Normandes.
J'en ai des souvenirs émus. Mon âge fait que je les connaissais à l'époque où les boissons alcoolisées en Grande Bretagne ne pouvaient être servies qu'à des heures précises pendant lesquelles on levait une grille qui interdisait l'accès au comptoir de vente des alcools. Un peu avant onze heures du soir, chacun se précipitait pour acheter une dernière bière, et à l'heure fatidique la grille tombait avec une bruit de métal bien huilé. Bien des Anglais qui sont nos contemporains n'ont pas connu cette héroïque époque. Je n'ai pas pu résister à l'envie de glisser un pub dans les histoires que j'ai écrites.
A ce pub, il fallait un taulier, cela a été Grant Munroë.
Il apparaît dans "Les fleurs de l'automne". C'est dans son pub qu'il arbitre la rencontre entre le narrateur, Samuel, et un monsieur,  mari d'une dame avec laquelle il a eu une brève liaison, qui a décidé de le tuer. La rencontre selon les règles du Marquis de Queensbury, arbitrée par Munroë, se termine à l'avantage de Samuel, et Munroë prend les whiskies à son compte.
Dans "Les herbes folles de l'été", Grant est une bonne relation de Saül, le narrateur,  il apparaîtra à différents niveaux de l'action pour soutenir Saül et assistera à son mariage.
Son rôle deviendra plus important dans "Le Voyage d'hiver", car c'est lui qui donnera à Albert, septuagénaire qui vient de réaliser sa solitude dans la vie (et devant la mort) et lui donnera l'idée d'engager une jeune demoiselle de compagnie et de voyager. Cela amènera la venue d'Agnès, vingt-trois ans, qui va se prendre pour Albert de l'affection d'une petite fille pour son grand-père. Les péripéties de leur voyage les emmènera des bords de la Charente à Aix-en-Provence, puis à San Gimignano, à Albi, à Tolède.
Enfin, dans "Le jeu des assassins" Munroë devient un personnage à part entière. S'étant découvert avec Siméon, auteur de romans policiers, des affinités philosophiques, il va mettre son expérience de tireur d'élite au service du commissaire en charge de l'enquête, la belle Eliza Sonnelier.
L'image en tête de cet article est l'idée que je me fais de Grant Munroë. C'est celle d'un soldat du Special Air Service dans l'uniforme qu'ils portaient en Afrique du Nord dans les années 1940. 
Mais pourquoi, me direz-vous, mon attachement à ce personnage ? C'est qu'à travers lui je rends hommage à un Ecossais qui m'a témoigné beaucoup d'affection et de considérations, mon oncle Bob, Robert Lambie Cargill, l'époux de la plus jeune soeur de mon père. Dans sa jeunesse il fut cavalier du 9ème Lanciers dédié à la Reine Adélaïde. Quelque pécadille l'emmena jusqu'au Maroc et la Légion Etrangère. La guerre 1939-1945  le vit participer aux campagnes d'Italie et d'Autriche avec les unités blindées de l'Armée Britannique.  Après le conflit il travailla pour une société construisant des aérodromes stratégiques avant de devenir à Paris le factotum du Baron Edmond de Rotschild, dans une des sociétés dirigées par celui-ci. Un cancer l'a enlevé à l'affection des siens  dans les années 1970. Je crains que ses petits enfants aient tendance à l'oublier et n'aient même pas une photographie de lui.

Alors je lui dis : "Bob, knowing you was a pleasure and a honour .  

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commentaires

D
<br /> Cher Lecteur et Ami,<br /> <br /> <br /> Je suis touché de l'intérêt que tu portes à Grant Munroë et aux produits qui rappellent son pays d'origine. Cependant, tu seras déçu à ton retour car il n'intervient pas dans "Mauvais sang".<br /> <br /> <br /> Par contre, il reviendra dans le suivant dont l'écriture vient de commencer et qui s'appellera "Une fleur sous la mer". Il se trouvera en compagnie du commissaire Eliza Sonnelier et de Siméon<br /> Herrero, qui ont fait leur vie ensemble et dont le voyage de noces au Portugal va être le déclencheur de l'action.<br /> <br /> <br /> Patience, je n'en ai que pour un an avant de le terminer.<br /> <br /> <br /> Amicalement,<br /> <br /> <br /> DMB<br />
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G
<br /> Cher Auteur,<br /> <br /> <br /> Cette évocation m'a ému au point de tendre la main vers mon placard où je range mon meilleur whisky, un Knockando 18 ans d'âge, que je renouvelle régulièrement (à intervalles néanmoins<br /> raisonnables) depuis qu'un ami cher m'y a initié. Hélas, au pays où je me trouve actuellement, mon "Tentalus" local ne verrouille que des bouteille d'Ouzo et de Tsipouro. J'attendrai donc<br /> quelques jours encore pour savourer ensemble, à mon retour, ce délicat breuvage ambré additionné d'un doigt d'eau plate et les péripéties du nouveau roman que ton ancêtre honore de sa présence.<br />
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